Les visages de la transition : Isabelle Grondin Hernandez

Isabelle Grondin Hernandez

Isabelle Grondin Hernandez est une militante pour la justice climatique. Elle travaille à temps partiel comme bibliothécaire pour le HUB de mobilisation pour la justice climatique et est bénévole à temps partiel avec la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) à Tiohtià:ke (Montréal).

Un feu intérieur

Son feu intérieur pour la justice est loin d’être éteint, il brûle. Ce qui la motive ? Son amour du monde et sa colère face aux injustices. Elle s’implique dans le mouvement de justice climatique surtout parce que c’est une lutte interreliée à la justice sociale. 

Lorsqu’elle était enfant,  alors que son père écoutait les nouvelles à la radio, elle se fâchait en entendant parler des injustices dans le monde. Elle ne comprenait pas pourquoi celles-ci existaient et perduraient. « Isabelle, transforme ta colère en action », lui disait son père. C’est quelque chose qu’elle a gardé avec elle et qui l’accompagne encore aujourd’hui dans ses projets collectifs. La danse et la poésie sont deux arts qui lui permettent de se recentrer sur son ressenti.

« Avoir une vision globale du changement »

Isabelle a récemment quitté l’école alors qu’elle terminait un an de baccalauréat en droit afin de pouvoir s’impliquer à temps plein pour la justice sociale climatique. En novembre dernier, elle a lancé message culturel et politique avec une lettre ouverte intitulée « Lâcher l’école? Parce que le système nous a déjà lâchéEs ». Co-rédigée avec un autre militant, Jacob Pirro, il, elle et les nombreux et nombreuses signataires de cette lettre souhaitent mettre de l’avant la réalité que des personnes militantes lâchent les études à temps plein pour s’impliquer dans un projet de mouvement social. Le collectif Le temps (limité) de militer offre un espace de partage à différents témoignages de militants et militantes. 

Pour Isabelle, la transition socio-écologique commence par une éducation populaire sur l’anti-oppression et le capitalisme. C’est un changement économique, structurel et culturel dans lequel on ne domine plus les autres et on n’exploite plus le territoire. La transition socio-écologique se bâtit avec les communautés autochtones qui défendent et habitent le territoire. Sans cette éducation populaire, on ne va pas à la racine du problème et les inégalités se reproduisent.

Son travail de bibliothécaire avec le Hub s’inscrit dans cette perspective d’éducation. Son rôle est de référencer des ressources pour les personnes militantes qui sont basées sur des savoirs expérientiels, des cercles de partages, des consultations et des ressources en ligne comme The Commons Library. Elle travaille présentement à compiler différentes informations sur les grèves militantes. 

« En criss climatique »

C’était le slogan porté par la CEVES le 22 avril dernier, alors qu’une grande mobilisation s’organisait pour le Jour de la terre auquel Isabelle a participé. Impliquée depuis sa création, son engagement avec la CEVES lui permet de co-construire sa vision de la justice climatique et d’y agir collectivement. « Mon petit rêve, c’est qu’il y ait partout sur le territoire du Québec des groupes qui sont au courant de la justice climatique, avec une perspective d’anti-oppression et une analyse intersectionnelle, et que ces groupes soient en mesure de développer des stratégies pour gagner du pouvoir dans leur communauté, et qu’ils puissent être en réseau avec d’autres groupes autonomes qui sont forts aussi, pour créer des coalitions qui soient mégafortes. Ça, ça serait mon idéal de mouvement. »