Les visages de la transition : Sabrina Cardin Ouellette

Sabrina Cardin Ouellette

« Tous les gens avec qui tu collabores, c'est aussi tes voisins, ça devient tes amis. »

Sabrina Cardin-Ouellette est membre fondatrice du Comité le Catalyseur du Bronx à Lasalle, maman de 3 enfants et conseillère en hydrométéorologie chez Hydro-Québec.  

Très jeune, elle s’est intéressée à l’environnement et aux enjeux climatiques: « quand on était plus jeunes, les questions dont on parlait c’était les pluies acides, c’était les trous dans la couche d’ozone. » Le sommet des Amériques de 2001 a forgé son intérêt pour les mouvements sociaux. Alors âgée de 13 ans, elle suivait ce grand mouvement de la société civile en direct de son salon. 

Sabrina a grandi à Saint-Sauveur, dans les Laurentides.En secondaire 5, elle a participé à Solidarité en Herbe, une compétition interrégionale où étaient abordées les questions de l’eau potable, de ses enjeux de traitement sur le territoire et de sa rareté.  Cet événement a grandement influencé la suite de son parcours. Après avoir complété une majeure en physique et une mineure en géographie à l’Université de Montréal, elle a suivi le courant de l’eau pour faire de la recherche en hydrologie à sa maîtrise en génie de l’environnement à l’ÉTS et travaille maintenant en hydrométéorologie.  

Malgré son intérêt pour les grandes questions scientifiques, Sabrina a toujours voulu s’impliquer socialement : « ça fait partie de moi, je pense, d’être active collectivement. »

Après s’être impliquée avec Amnistie internationale et Villeray en Transition lors de sa maîtrise, c’est vraiment lorsqu’elle s’est installée dans le Bronx à Lasalle il y a 10 ans qu’elle a pu se mobiliser comme elle le souhaitait dans sa communauté. 

« Ici, on rêve. Ici, on agit ensemble et on réfléchit. »

Loin du quartier New-Yorkais, le Bronx à Lasalle trouve son caractère dans la délimitation forte de son territoire marqué par le canal, le bord du fleuve et sa séparation entre Lasalle et Verdun. Il a reçu l’appellation «Bronx» en raison de l’achat de plusieurs lots dans ce secteur, en 1919, par des courtiers de New York, autour de la rue Broadway.

Le Comité le Catalyseur du Bronx dont fait partie Sabrina est né du désir des citoyen.nes et des commerçant.es de se mobiliser ensemble pour la convivialité du quartier. Son rôle comme « catalyseur » est de faciliter les initiatives citoyennes, soit en organisant des rencontres pour créer des connexions et faire circuler l’information entre le plus de personnes possible du quartier « et éventuellement, on passe à l’action ». Le Comité organise de grandes fêtes de quartier, de grandes rencontres ainsi que des « matinales » une fois par mois pour discuter.

Une transition « par et pour les gens »

Pour Sabrina, la transition est collective et c’est à l’échelle locale qu’elle y contribue. La transition s’inscrit dans le renforcement de la collectivité. Elle y prend sa motivation entre autres par l’esprit de communauté de son quartier : « tous les gens avec qui tu collabores, c’est aussi tes voisins, ça devient tes amis. »

Le projet de transformer l’ancienne école primaire Allion en « Maison de la citoyenneté écoresponsable et solidaire » avec le comité « Allions-nous » a permis de mettre la transition socio-écologique au cœur des discussions du Catalyseur. Une autre des initiatives du Catalyseur du Bronx  pour renforcer son rôle dans la transition a été de se joindre à Transition en commun. 

Sabrina rêve d’un espace de quartier pour échanger sur les visions et les façons de faire, et où différentes alliances entre les quartiers de Montréal se créeraient « Je rêve d’un quartier convivial où les gens se connaissent, où les enfants peuvent jouer dans la rue, où on laisse moins de place aux voitures. Je rêve d’une économie, d’une société où le pouvoir est mieux réparti. »

Pour elle, il n’y a pas une transition, mais plusieurs.  Puis il y en a une à bâtir, et c’est tant qu’on agit ensemble qu’il y a de l’espoir.